StereoChic – Direction Francfort pour retrouver Carine, notre invitée du jour, une Française en Allemagne. Bienvenue sur l’antenne de StereoChic.
Carine Landau – Bonjour ! Merci beaucoup pour l’invitation. Je suis ravie d’être là.
SC – Pourquoi tu es si jolie, alors que c’est de la radio ?
CL – C’est quelque chose que l’on incarne. C’est une envie de faire passer le message, de se sentir bien d’abord avec soi-même avant de le transmettre aux autres. Donc, c’est important, pour moi, d’abord.
SC – Il faut le dire, nous on se voit, nous sommes en face à face alors que les auditeurs eux n’ont pas cette chance.
On va échanger. Tu es originaire de Paris. Tu as été un peu en Bretagne, un peu en Alsace. Et puis, il y a 6 ans, direction l’Allemagne, Francfort. Qu’est-ce qui t’a amené à quitter la France et à devenir expatriée ?
CL – J’ai choisi Francfort. J’avais envie d’une ville internationale, d’une ville pas trop loin de la France, d’une ville très multiculturelle. Et c’est le monde de la finance et celui de l’automobile qui m’ont fait venir accompagné ici.
SC – Parce qu’il y a un métier pour Monsieur, du coup ?
CL – Exactement, c’est souvent à deux que l’on bouge même si cela peut être seul. Dans mon cas, effectivement, nous avons voyagé en couple.
SC – Quand on s’est parlé, tu m’as dit, maintenant, je suis bien en Allemagne. Je suis tellement bien que j’ai un regard sur la France pas forcément très positif.
CL – Pas forcément très tendre. Je pense que l’on prend du recul quand on habite dans un autre pays. On devient très critique. On devient un peu sceptique aussi. On se rend compte, en ayant un pas à l’extérieur, de la chance que l’on a d’être Français, d’habiter en France ou même à l’étranger, de cette protection que l’on a sur le territoire ou à travers nos Consulats ou nos Ambassades.
SC – C’est vrai que ces derniers mois, ces dernières années, on s’engueule beaucoup en France. On n’a jamais été d’accord les uns avec les autres, ça ce n’est pas nouveau mais il y a quand même des tensions qui sont visibles. De l’étranger, vous devez regarder cela en vous disant que si le Président Macron se mange une baffe en allant à la rencontre des Français, c’est que l’on a vraiment descendu le niveau.
CL – Je pense qu’il y a quelques hontes que l’on a en voyant notre politique et l’état de certaines choses. Souvent, on nous regarde en nous disant « comment est-ce possible que cela se passe chez vous ? » Donc on explique bien que tous les Français ne sont pas pareils mais c’est vrai que l’on peut être pointé du doigt en disant comment cela a-t-il pu être toléré, accepté ? D’où les sanctions assez lourdes parce qu’il y a une image internationale à préserver. Mais il y a aussi beaucoup d’autres choses dont on est très fiers en tant que Français. On a, évidemment, cette critique un peu facile mais il y a aussi de nombreuses choses très appréciées de notre pays, de notre culture.
SC – J’ai eu à peu près 150 Français dans le monde avant toi. Certains ont décidé de faire 10.000 kilomètres. Toi au final, il n’y a pas tellement de kilomètres entre la France et l’Allemagne, même à certains endroits, il n’y en a pas du tout. Cependant, c’est une expatriation. C’est un autre monde, une autre culture. Tu m’as dit j’ai vraiment vécu une expérience en vivant en Allemagne.
CL – Absolument, quand je suis partie en Allemagne, je me suis dit, c’est mon voisin, ce sera facile, ce sera pareil. Et en fait, il y a quelques déconvenues, il y a beaucoup de surprises, qui, au départ ne sont pas évidentes à vivre, à encaisser, d’une certaine manière parce qu’on laisse beaucoup de choses. Dans mon cas, j’ai laissé mon travail, ma famille, mes amis, une zone de confort que je connaissais bien à Paris. Du coup, de me retrouver en Allemagne, où il faut apprendre la langue, où il faut se réapproprier de nouveaux codes, on sort dans la rue et tout est différent. C’est un challenge au début qui devient une vraie aventure puis un vrai plaisir au fur et à mesure des années. On m’avait prévenu. « Il faut quelques années pour se sentir bien. Sois tu resteras 6 mois. Sois tu ne partiras plus. » C’est vrai que je n’ai plus du tout d’envie de partir. Je me sens très bien à Francfort.
SC – Mais il y a quand même ces fameuses chaussettes. (Rires !) Ces tongues-chaussettes. Tu adores la mode. Tu es passionnée de mode. On va en parler dans un instant. Tu es conseils en image dans la vie. Tu aimes les gens qui prennent soin d’eux. Tu les motives à ce qu’ils fassent attention à eux. Mais tu me disais ces chaussettes avec les chaussures, ce n’est pas possible. C’est une tradition allemande ?
CL – C’est vrai que l’on rentre dedans très vite. En effet, j’ai un enfant. Je lui ai acheté des sandales. Je lui ai acheté des chaussettes. Mais pour moi, ce n’était pas combinable. (Rires !) Cela avait deux fonctions différentes. Et je me suis aperçue que l’on me rendait mon fils avec des sandales et des chaussettes. On m’a expliqué que c’était plus confortable. Bon. Par la pratique, on vit une adaptation à la culture. C’est vrai que à travers des exemples aussi amusants et concrets, on se rend compte de pourquoi c’est comme cela. Il y a des explications derrière chaque chose. Je suis arrivée ici en me disant les Birkenstocks, c’est un no go. Ca y est, j’en ai dans mon armoire. Ca devient grave.
SC – Tu as passé un cap.
CL – Mais ca va. Et en fait, on retrouve Birkenstock dans le Elle allemand. Nous sommes dans une adaptation à notre environnement. Moi aussi, je m’y suis mise. Et ca va, je me sens bien.
SC – Rappelle-moi comment on dit ca. Je vais essayer de le dire aussi.
CL – Birkenstock. C’est une marque que l’on retrouve en France. C’est une marque très confortable où le pied est bien posé.
SC – Je suis actuellement, je te montre, pied nu puisque je travaille de chez moi.
CL – Ah ben, tu vois, il y a la version sans chaussette, sans chaussure, comme ça, cela met tout le monde d’accord.
SC – Justement, Conseils en Image, carine_landau_image compte Instagram sur lequel vous pouvez cliquer dans le Podcast qui vous amènera sur le compte de Carine. Pourquoi, aimes-tu inciter les gens à se relooker, à se trouver un style ? Une passion pour la mode !
CL – L’idée est que les gens se sentent bien avec eux-mêmes, d’abord. Qu’ils se sentent bien tous les matins, de se dire je me concentre sur mon travail, j’ai un message à faire passer. Je les soutiens pour qu’ils puissent impacter à travers cette image non verbale, à travers ce look, à travers cette allure. Du coup, nous travaillons vraiment, main dans la main, pour qu’au bout de quelques heures de travail ensemble, ils puissent avoir, chaque matin, en deux minutes, la tenue qui fait mouche et de se sentir bien tout au long de la journée. Tout simplement.
SC – Entre toi et moi, il y a des clientes ou clients, qui viennent et quand tu les regardes la première fois, tu te dis, ce n’est pas possible. Il faut tout changer ?
CL – C’est un challenge différent à chaque fois. Je travaille avec beaucoup d’internationaux, avec des Allemands. Il y a beaucoup de stéréotypes aussi. Il y a une vision différente de la mode. On en parlait il y a quelques instants. Mais il y a aussi cette carapace qu’un Allemand peut se créer, dans le sens où, en France, on le disait, on a la critique facile. En Allemagne, on est peut-être un plus policé. Par l’histoire. On dit moins les choses que l’on peut penser. Et du coup, on est aussi dans cette carapace, dans son vêtement finalement. Le vêtement nous protège de l’extérieur.
SC – C’est un premier rempart.
CL – Absolument. Pour chacun. J’ai eu quelques clients allemands, hyper sûr d’eux et dès que l’on était en face à face, ils me disaient combien rien ne va, qu’ils ont ça et ça qui clochent… La liste est sans fin. C’est une vision différente. J’ai eu des Français en parallèle qui acceptent leurs défauts. La vision de comment on se montre aux autres est très différente. Attention donc à cette carapace, d’autant plus lourde. Mais les Allemands se mettent vraiment à la mode. Ils ont une sensibilité très grande. La preuve, la Fashion Week est arrivée à Francfort.
SC – C’est tout neuf. C’est la première Fashion Week à Francfort.
CL – Absolument, on est vraiment dans une tendance qui est là, sous-jacente. Il y a énormément de choses à dire. En quelques minutes, on a une culture différente. On ne vit pas de la même façon que ce soit en termes de gastronomie, d’art de vivre, de mode. On est sur des gens qui ont envie de découvrir avec un cercle très présent de gens très au courant des tendances, qui les lancent. Francfort devient une ville mode. Je suis d’autant plus honorée d’être là.
SC – Un dernier mot. Justement, si tu devais motiver nos auditeurs à venir visiter Francfort, qu’est-ce qu’il ne faut pas louper ? Je vais te demander d’être la guide du jour de Francfort.
CL – En terme professionnel, c’est une ville très dynamique. En termes de travail, vous trouvez chaussure à votre pied. En anglais, c’est possible même si c’est mieux de parler l’allemand. Mais on peut arriver avec sa différence. Nous sommes dans un pays très ouvert en raison de l’histoire qui a beaucoup accueilli. Nous sommes dans une ville très cosmopolite. C’est très intéressant. En termes de vacances, je ne vous conseillerai pas forcément Francfort mais les environs sont très verts. Nous sommes dans une région où la Nature est magnifique. Heidelberg, un peu plus au sud, serait ma recommandation.
SC – Merci Carine d’avoir été avec nous. Je vous souhaite un beau week-end en Allemagne.
CL – Merci beaucoup. Belle journée à tous et à très bientôt.